
Dans la famille des racks, il y a pas mal de raretés. Le MXR Omni fait définitivement partie de cette famille-là. Il a été produit en quelques exemplaires au début des années 80 avant que la famille MXR ne se sépare pour donner naissance à d'autres marques à plus ou moins grand succès (ART et Alesis entre autres). MXR en grand précurseur du marché s'était lancé dans les effets en rack, analogiques et numériques. L'OMNI est le pendant américain des fameux Ibanez UE400. Il offre en quelques sortes les pédales MXR au format rack, avec un footswitch spécifique pour les commuter ou les bypasser totalement. Comme pour les Ibanez, ce multi-effet ne fonctionne pas sans son pédalier mais il utilise par contre un jack tout simple pour le connecter au rack. L'encodeur numérique qui permet la communication rack/pédalier de celui présent sur la photo était d'ailleurs en panne, le rendant totalement inutile. Il n'est pas facile de trouver de nos jours des circuits intégrés aussi obsolètes et les derniers se vendent cher! Cependant, l'investissement en valait la peine.
Le rack est assez bien pensé avec un compresseur, une distorsion, une EQ à 3 bandes, un delay analogique, un chorus/flanger analogique et une boucle d'effet (commutable, pas comme sur les UE...). L'ordre de l'équaliseur et celui de la boucle peuvent être changés dans une certaine mesure et l'unité offre des sorties stéréos pour exploiter au mieux le delay et la modulation. De plus un master volume offre un gain supérieur à 0dB en fin de chaîne. Les effets ne sont pas des copies conformes de leur version en pédale de chez MXR et pour être tout à fait honnête, ils sont un peu décevant. Le compresseur n'a pas le punch d'un Dynacomp et la distorsion manque cruellement de niveau de sortie. Les fréquences de l'équaliseur 3 bandes ne sont pas particulièrement bien choisies, mais le flanger est plutôt bon. Heureusement, la construction à l'ancienne autorise toutes sortes de modifications...

Issu de la même époque que l'OMNI de l'article précédent, le MXR Dual Fifteen Band EQ est un equaliseur graphique tout à fait standard. Il possède des entrées et sorties symétriques et il est donc principalement destiné à une utilisation en sonorisation. On peut bien sûr l'utiliser pour la guitare mais il ne possède pas de système de commutation à distance. Son interrupteur IN/OUT offre néanmoins un "true bypass" si cher aux musiciens de nos jours.
Il y a 30 ans, on utilisait souvent ce genre d'équaliseur pour modifier la réponse des préamplis guitares utilisés et/ou corriger leurs défauts. Aujourd'hui, on a le bon sens de tout simplement changer de préampli et le Dual 15 est donc devenu obsolète pour les guitaristes.
Venu des temps reculés où les delays numériques n'étaient pas exactement au top, l'Ibanez AD202 propose des effets de delay et de modulation d'une qualité supérieure aux pédales contemporaines (l'appareil REELLEMENT professionel de la game était l'AD230 avec entrées et sorties symétriques). Il contient pas moins de 3 circuits intégrés de type "bucket-brigade" et offre des sons très clean pour ce type de technologie. En plus des habituels contrôles, on a un réglage de tonalité qui permet de changer le caractère du son retardé et ainsi d'en accentuer les côtés "hi-fi" ou old-school.
Son seul défaut est de ne pas permettre le contrôle du retard pour les effets de flanging (généralement appelé "manual"), ce qui limite un peu cet effet. Heureusement, rendre le contrôle de Delay effectif dans ce mode est aussi simple que de souder un câble sur deux des pins du sélecteur d'effet. On a alors accès à une palette de flanging beaucoup plus large.
L'Ibanez AD202 est sans aucun doute l'un des meilleurs appareils pour tout passioné de delay et modulations vintages et on oublie rapidement son format 2U rack un peu encombrant une fois qu'on s'est branché dedans.
Le Peavey Valverb est un peu une exception dans la production Peavey et il utilise même le logo arrondi qui était réservé aux appareils de studio (comme le VMP ou le VLC). C'est une réverbe/tremolo 100% lampes qui était destinée à faire partie de la fameuse gamme Classic. Seule une petite quantité a été distribuée en Europe est il existait un rack 1U recouvert de faux Tweed pour s'accorder aux amplis Classic.
Les sons de modulation du Valverb sont assez décevant avec une perte de volume trop importante, même si la plage de réglage de vitesse est large. Cela est dû à un oscillator mal conçu qu'une simple modification peut améliorer. Par contre, les réverbérations sont très agréables, profondes et variées grâce à l'équalisation 3 bandes et au contrôle de mix. On peut facilement obtenir des sons surf ou des ambiences plus classiques. Le Valverb n'offre pas le son d'une Fender 6G15 mais beaucoup d'autres que le légendaire appareil ne peut produire. C'est un excellent effet qui remplace avantageusement beaucoup de réverbes embarquées.
Il n'existe que peu de réverbes analogiques au format 1U (TubeWorks et Torque en ont produit) et c'est la seule 100% lampes que je connaisse (toujours dans ce format). La Valverb serait-elle donc le premier appareil légendaire de Peavey?
Qui a dit que les delays numériques étaient froids? L'Ibanez HD1500, comme beaucoup de delay aux specs relativement moyennes (pour les standards actuels) offre de superbes sons. La gamme Ibanez HD inclue pas mal de modèles avec chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Les 1500 et 2000 proposent un effet de pitch shift polyphonique très réussi (et pas un harmonizer malgré leur nom). L'effet est d'ailleurs plus stable et naturel que celui d'une Digitech Whammy. Le pitch peut en théorie être controllé par une pédale mais c'est encore un projet qui reste dans mes tiroirs par manque de temps.
Le HD1500 possède une boucle d'effet insérée dans la boucle de feedback du delay (ou du pitch shift). Cela signifie que l'on peut ajouter un effet de modulation au signal retardé ou pitch-shifté. On peut d'ailleurs lui ajouter n'importe quel type d'effet (overdrive, treble boost ou cut, réverbe, un autre pitch shifter, etc...). Les résultats sont troublants et sans limite! Des réglages de delay court avec modulation donnent un flange vraiment superbe qui n'est limité que par une profondeur de modulation un peu courte pour mes goûts.
Il n'y a heureusement pas de MIDI (la commutation se fait par jack standard) et il n'est malheureusement pas possible de sauvegarder les réglages de temps de delay. Le HD1500 est donc avant tout un appareil de studio mais il est néanmoins une petite perle ne serait-ce que pour ses delays. Ou son pitch-shift, ou sa boucle d'effet....
Le Roland RE-3 Space Echo est l'appareil le moins connu de la légendaire gamme des Space Echo. Il n'a en réalité que peu à voir avec les fameux échos à bande, avec une palette d'effets stéréos 100% numériques assez restreinte. C'est un appareil de la fin des années 80, très spécialisé, et qui ne propose que des réverbes et delays sur lesquels on peut appliquer une modulation de type vibrato.
Le RE-3 à cependant plusieurs avantages. Il est très simple à utiliser, tous les contrôles étant sous forme de potentiomètres. Il y a 5 effets différents (seul un peut être utilisé à la fois): 3 de type delay + réverbe, et 2 réverbes seules. On dispose de 5 presets par effet qui peuvent être rappelé par MIDI, ou commutés par un footswitch standard. Les effets sont très propres. Leurs sonorités n'ont pas grand chose à voir avec les échos à bandes et les réverbes à ressorts de Roland mais la qualité des réverbes est au dessus de la moyenne des processeurs de l'époque. Avec le contrôle de la modulation sur les réverbes ou les delays (le contrôle s'appelle étrangement "Warmth"), on obtient des sonorités naturelles à faible dose, ou des sons totalement loufoques quand on met le paquet.
Mais le réél avantage du RE-3, c'est de fonctionner sans aucun problème et sans modification dans la boucle d'effet d'un Soldano Hot Rod, ROS ou SLO ce qui n'est pas chose courante. De bonnes réverbes et delays sur un Soldano: voilà qui justifie à lui seul le modique prix d'achat du RE-3 sur le marché de l'occasion!